La fabuleuse saga des comics adaptés au cinéma - ActuaBD (2024)

Malgré certains accidents publics ou critiques qui avaient déjà provoqué une séparation entre les salles obscures et nos chers super-héros dans les années 90 (on se souvient de la lente dégringolade des Superman dont le premier opus avait pourtant atteint des sommets), la tendance aujourd’hui ne semble en revanche pas s’essouffler, au regard des projets à venir.

Les pionniers de l’adaptation

Dès 1941, soit à peine trois ans après la naissance officielle de Superman, les frères Fleischer, les créateurs de Betty Boop (1929) et les adaptateurs de Popeye en dessins animés (1933), jettent leur dévolu sur cette geste super-héroïque en adaptant la série de Siegel et Shuster. Ils produiront des dessins animés qui sont encore considérés comme un grand moment du genre. Le sillon sera creusé pendant plus de 30 ans, en particulier à la la télévision: Batman, Wonder woman, Captain America, Spider-Man ou Hulk... sont du lot.

Batman, le premier live

Batman est le premier à connaître la gloire et l’immense privilège de se voir sur grand écran en live dans pour un «Movie Serial» de 15 épisodes (sorte de série télé mais au cinéma) qui s’étend entre 1943 et 1949. C’est une révolution: après des générations de détectives plus rusés les uns que les autres, le public en découvre enfin un, tout aussi rusé mais qui, lui, a le courage de faire ses enquêtes en pyjama contre une armée d’espions japonais qui ont trouvé le moyen de transformer des quidams en zombies!

La cape de Batman fera sa réapparition en salle en 1966, entre deux saisons de son exploitation à la télé où l’homme chauve-souris apparaît sous les traits d’Adam West. 30 minutes durant, le héros se bat contre d’improbables extra-terrestres à coup de «pif» ou de «pouf» et fait un malheur aux USA durant trois ans.

Superman lui succède en 1948. Kirk Alyn prête ses traits au célèbre héros à slip rouge (enfin, en noir et blanc dans cette version...). Les personnages traditionnels de la série, le Daily Planet ou encore la kryptonite sont représentés. Superman devient le «Movie Serial» le plus populaire de tous les temps et est naturellement suivi en 1950 par un autre serial de 15 épisodes où Luthor fait enfin son apparition.

Mais c’est surtout en 1978 que le personnage s’envole vers la popularité mondiale avec le film de Richard Donner.

Ce film, co-produit par Pierre Spengler, marque le premier vrai succès d’un super-héros au box-office mondial: 300 millions de dollars de recette pour un budget de 55 millions. Ça encourage, mais les producteurs de cinéma restent frileux (après avoir tout de même offert 3 suites à Superman et même une Supergirl, tous aussi indispensables au 7eme art les uns que les autres) et préfèrent passer le relais à la télévision qui va s’en donner à cœur joie.

Le relais de la télévision

Wonder Woman en 1976, Spider-Man en 1977, Hulk en 1978 et Captain America en 1978.

Les producteurs de télé ne jurent plus que par les personnages en collant. Ces séries qui auront une durée de vie variant entre 2 et 3 ans laisseront tout de même certaines impressions persistantes auprès du public comme la chanson de Spider-Man, le tournoiement de Linda Carter pour se glisser dans le body de Wonder Woman ou encore les performances d’acteurs de Lou Ferrigno lorsqu’il interprète Hulk en colère. Désolé pour le capitaine américain qui, quant à lui, n’a laissé de souvenir de sa version de 1979 qu’une réputation de nanar (voir Nanarland), mais qui a quand même eu le privilège de jouir d’une autre adaptation sur le grand écran dix ans plus tard.

Cette boulimie télévisuelle va cependant retomber aussi rapidement qu’un bon soufflé au fromage et marquer une large parenthèse dans l’histoire des adaptations de comics sur le petit écran. Superman sera d’ailleurs le seul à y réapparaître: tout d’abord en 1993 avec «Loïs et Clark, les nouvelles aventures de Superman», puis en 2001 avec «Smallville»[1]. Deux séries qui, contrairement à celles précédemment citées, relèguent la base de l’histoire au second plan pour se concentrer, avec un succès avéré, sur les personnages et les intrigues amoureuses.

Merci M.Burton

Le cinéma redeviendra la nouvelle Terre Promise des comics à l’aube des années 1990. En 1989 puis en 1993, le génie de Tim Burton réussit à prouver qu’il y a de l’espoir. Avec ses deux films Batman et Batman, le Défi, il relance la franchise en nous livrant une vision sombre et fantasque du personnage, suivant en cela l’électrochoc que lui avait fait subir Frank Miller dans la version papier quelques temps auparavant. Les méchants sont mythiques, du Joker (Jack Nicholson) à Catwoman (Michelle Pfeiffer) en passant par le Pingouin (Danny de Vito), et Batman (interprété par le controversé Michael Keaton) a enfin droit au latex.

Après une suite déjà bancale réalisée par Joël Schumacher en 1995, le rêve manque malheureusem*nt d’exploser en 1997 avec l’un des films les plus insupportables qu’Hollywood ait jamais enfanté: Batman et Robin.
Dernier film de super-héros du millénaire, il interdit à lui seul tout scénario évoquant une personne ayant le moindre penchant pour le latex. Seul Blade réussit à voir le jour grâce à une adaptation basée sur le thème du vampirisme, un standard indémodable du cinéma.

Brian Singer le brave

L’espoir renaît en 2001 avec le film X-men qui propose une approche adulte, réaliste et intelligente du sujet; du jamais vu depuis quatre ans. Devant le succès critique et financier du film (près de 300 millions de dollars dans le monde), c’est alors une course contre la montre qui s’engage pour tous les studios américains. Ils n’ont plus qu’un seul mot d’ordre: il faut redonner du super-héros au public, il en veut et il en aura! Tous les vieux dossiers sont ressortis. Mais cette fois-ci, la leçon est retenue: s’éloigner au maximum de la version infantilisante de Batman et Robin et suivre la voie proposée par Singer, une subtile alternance de scènes d’actions impressionnantes à grand renfort d’effets spéciaux et de moments d’émotion qui développent soigneusem*nt et intelligemment la personnalité des différents personnages.

Spider-Man est logiquement le suivant en 2002 avec Sam Raimi aux commandes, lequel applique la recette à la lettre. Pour le rôle principal, il va jusqu’à prendre un acteur réellement doué mais inconnu du grand public et très éloigné du monde des films d’actions. Il n’est ni beau, ni costaud, mais il sait jouer la comédie et apporte une réelle consistance au personnage de Peter Parker. Le film est un succès mondial impressionnant (821 millions de dollars de recettes dans le monde, tout de même), les critiques et le public sont une nouvelle fois au diapason.

C’est plus qu’il n’en faut: l’excitation chez les producteurs est à son comble. Si bien qu’entre 2003 et 2006, pas moins de 13 adaptations de comics verront le jour sur grand écran[2], parmi lesquels:

- X-men 2, Hulk et Daredevil en 2003. Alors que Daredevil convainc peu (179 millions de dollars de recette pour un film entièrement basé sur la célébrité des acteurs, Ben Affleck en tête), le Hulk expérimental d’Ang Lee déçoit lui aussi (245 millions de dollars). C’est finalement le film "X" de Brian Singer qui s’en sort le mieux avec un nouvel opus qui pulvérise le score du premier, avec 400 millions de dollars au compteur.

The Punisher, Catwoman, Spider-Man 2 et Hellboy remplissent les salles en cette année 2004 avec, cette fois, des contrastes sérieux.

Mis à part The Punisher et l’intéressant Hellboy de Guillermo Del Toro qui n’étaient pas destinés à une grande distribution, Catwoman, qui s’était offert la lauréate des oscars Halle Berry pour miauler le rôle-titre, repart avec l’une des plus grandes gifles financière et artistique de ces dernières années. Seul film à ne pas réaliser de bénéfice depuis le début de la fièvre des super-héros, avec 82 millions de dollars de recette contre 85 investis, le film s’offre même le luxe de remporter quelques Razzie awards, l’équivalent des Oscars de la médiocrité.
Quant à Spider-Man aidé cette fois du Dr Octopus, il rafle une nouvelle fois la mise en se plaçant juste en-dessous de son prédécesseur avec 750 millions de dollars de recettes. Fort, très fort.

- 2005 est une année chargée avec quatre adaptations qui avaient toutes leurs cibles prédéfinies. Elektra pour les adolescents mâles fans d’attributs féminins proéminents, et de rien d’autre, Les 4 Fantastiques pour les plus jeunes, Sin City pour les adeptes d’ultra-violence ou de stylisme, et Batman Begins pour les revanchards du Batman et Robin.

- 2006 marque une réelle pause avec seulement X-Men: L’affrontement final et Superman Returns, deux gros morceaux qui ont apporté respectivement satisfaction (440 millions de dollars) et déception relative (350 millions de recettes contre 260 d’investis) à leurs producteurs.

Une nouvelle floraison de projets

Des résultats finalement moins juteux que certains précédents, mais qui ne semblent en rien compromettre l’élan des projets à venir. Entre suites de séries existentes et nouveaux super-héros, les années qui viennent promettent aux comics des jours radieux dans les salles obscures.

Ne mentionnnons pas Elektra, Daredevil, Catwoman ou encore Captain America qui n’en sont qu’à la phase du développement. Signalons simplement les suites les plus attendues:

Spider Man 3, dont la sortie mondiale est prévue le 5 avril 2007.
Le réalisateur Sam Raimi et les acteurs principaux restent au casting.
Pour cette nouvelle aventure, Peter Parker n’affrontera pas un, ni deux ni trois, mais bien quatre "villains": Venom, Sandman, le Bouffon Vert et un petit nouveau, encore inconnu à ce jour. Côté cœur, il semble qu’il devra également la jouer fine puisque Gwen Stacy (son premier grand amour dans la bande dessinée) fait son apparition et semble décidée à se faire sa place dans la saga. Pour le coup, le nouvel opus du tisseur excite vraiment son monde puisqu’avant même sa sortie en salles, Sony Pictures annonce reconduire la participation du scénariste des trois premiers épisodes, David Koepp, pour un quatrième!

De leur côté, les 4 Fantastiques ont déjà fixé leur nouveau rendez-vous avec le public pour le 8 août 2007. Ils bénéficieront cette fois d’un soutien royal en la personne du Surfer d’argent qui, si l’on en croit la bande annonce (très alléchante), semble décidé à faire exploser la franchise. Alors que le premier opus était clairement orienté vers un public exclusivement jeunesse, cette suite intitulée les Fantastic Four: The Rise of the Silver Surfer devrait élargir la cible.

- Batman Begins 2: The Dark Knight, est une autre suite très attendue. L’équipe, qui avait réussi l’exploit de ressusciter cette franchise après ce qu’elle avait subi à la suite du désormais fameux Batman & Robin, reste quasiment inchangée avec toujours Christopher Nolan derrière la caméra, son frère Jonathan au scénario, et Christian Bale, Michael Caine, Gary Oldman et Morgan Freeman du côté des comédiens. Les géniaux Cillian Murphy et Liam Neeson seront quant à eux remplacés par le non moins talentueux Heath Ledger qui s’attaque pour le coup à un très gros morceau: tenter de reprendre le rôle du Joker à la suite de l’inoubliable Jack Nicholson. L’autre bonne nouvelle serait l’absence récemment confirmée de notre chère Katie Holmes.
Précisons que, quoique laisserait supposer le titre, cette suite n’est nullement basée sur la bande dessinée culte de Frank Miller intitulée Batman Dark Knight (1986, Editions Delcourt pour la VF).

À propos du célèbre auteur de Rônin, la transition est toute trouvée pour annoncer la sortie de Sin City 2 de Frank Miller et de Robert Rodriguez, qui se concentrera sur le deuxième tome de la série, à savoir, J’ai tué pour elle. Encore une fois, une bonne partie de l’équipe qui réalisa le premier opus resterait inchangée, puisque les réalisateurs ne semblent pas décidés à bouger et que du côté des acteurs, on pourra retrouver Clive Owen, dont le personnage est au centre de l’histoire, Mickey Rourke qui lui donnera un coup de main, ainsi que Brittany Murphy, Jessica Alba et Rosario Dawson. Quant à la fille «pour qui il tue», il se pourrait bien que ce soit Angelina Jolie.

Hulk, malgré l’accueil mitigé de sa première adaptation cinématographique, fait également l’objet d’un projet de suite de plus en plus sérieux, mais cette fois avec une équipe entièrement changée et même un hulk gris, si l’on croit certaines rumeurs.

Cet Incredible Hulk, puisque cela en sera le titre, et dont la sortie officielle est déjà prévu le 27 juin 2008, sera dirigé par le français Louis Leterrier (Danny the Dog, le Transporteur 2), qui remplace de Ang Lee. Eric Bana sera également remplacé. Zak Penn (X-men 2 et 3) est au scénario et semble nous réserver une rupture radicale avec le premier opus au point d’en ignorer jusqu’à son existence. On pourrait résumer ainsi sa démarche: «On repart à zéro, on prend du neuf et on fait tout péter».

Et le retour de Hellboy me direz-vous? Il se confirme avec la sortie prévue en 2008 de Hellboy 2: The Golden Army. En revanche, mise à part la présence de Guillermo Del Toro derrière la caméra et de Ron Perlman devant, on ne sait rien puisqu’eux-mêmes ne savent rien...

La famille s’agrandit

Eh oui, il ne faut pas compter que sur les vieilles recettes, et nos amis les producteurs, en bons surfeurs, le savent bien. Le cinéma est un vampire assoiffé de sang neuf, et il n’en manque pas dans les prolifiques univers de DC et de Marvel.

Le premier nouveau venu n’est autre que le Ghost Rider, interprété par Nicolas Cage, et qui verra le jour sur grand écran le 21 février 2007. L’histoire reste fidèle à la bande dessinée en présentant un Johny Blaze cascadeur qui va vendre son âme au diable Mephisto pour sauver son père. Léger inconvénient du marché, chaque nuit sa tête se change en crâne enflammé et il devra enfourcher sa moto pour traquer des âmes échappées de l’enfer. Le train-train super-héroïque habituel nous direz vous, mais l’aventure commencera surtout lorsqu’il se retournera contre son maître pour les yeux de sa belle (Eva Mendes).

Iron Man aura également l’occasion de s’admirer sur grand écran le 2 mai 2008. Alors que la société ILM s’occupe du rendu de l’armure pour qu’elle ressemble au design actuel du comic-book (l’artiste Adi Granov a d’ailleurs réalisé l’illustration ci-dessus), ce sera Robert Downey Jr qui prêtera ses traits au milliardaire Tony Stark. Le reste du casting est pour le moment complété par Terence Howard dans la peau du fidèle ami Jim Rhodes, Gwyneth Paltrow dans celui de la belle secrétaire, et tout dernièrement par Jeff Bridges en businessman associé de Tony Stark. Le méchant comme l’intrigue restent pour le moment inconnus.

Wolverine le mutant griffu et généralement de mauvaise humeur semble lui aussi motivé pour faire cavalier seul dans un film qui serait une sorte de préquelle à la série X-men. On pouvait s’y attendre vu la popularité du super-héros et les succès des trois X-men. Le scénario, signé David Benioff, nous amènerait 17 ans en arrière pour y découvrir les origines de Wolverine et notamment la pose de son squelette en adamantium, en fait l’argument du célèbre épisode de L’Arme X de Barry Windsor-Smith.

La partie japonaise présente dans la bande dessinée semble en revanche mise de côté. Hugh Jackman (l’acteur attitré du personnage) est bien entendu de la partie, tout comme Brian Cox, qui campait le méchant colonel William Stryker dans X-Men 2. Bien que la sortie soit espérée en 2008, aucun nom de réalisateur, ni aucune date de tournage n’ont été jusqu’à présent communiqués…

The Flash enfin, est également en bonne position pour une adaptation. Shawn Levy, pour le moment connu comme réalisateur de films familiaux comme 13 à la douzaine ou plus récemment Une Nuit au musée, devrait réaliser les aventures du champion de vitesse de l’univers DC Comics. Ryan Reynolds (acteur bodybuildé vu dans Blade Trinity dans le rôle du bon pote bogosse) lui prêterait ses traits.

Bien d’autres super-héros font d’ores et déjà le pied de grue pour avoir la chance de se voir consacrés au cinéma: Namor le prince des mers, Luke Cage le héros mercenaire du Bronx, Wonder Woman l’Amazone sexy ou le Surfeur d’Argent en solo (ça, c’est seulement s’il réussit à faire ses preuves en accompagnant cet été les 4 Fantastiques).

Qui verra ses rêves se réaliser pour se retrouver aux côtés de Batman ou Spider-Man? Qui rivalisera avec Captain America ou Catwoman? Et qui va rester au fond des placards hollywoodiens? Vous le saurez peut-être dans «La fabuleuse saga des comics adaptés au cinéma 2», of course!

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